Les passeurs
- emelinecanteau
- 24 déc. 2015
- 2 min de lecture
A la suite de l'article sur les conditions de voyage déplorables des migrants, nous nous devons de parler de ceux qui sont un peu la cause de tous cela, les passeurs.
Les passeurs ont un rôle très important dans le passage des migrants de l’Afrique vers l'Europe, par la mer. Il faut tout d'abord dire que les passeurs d'aujourd'hui ne sont plus les mêmes que ceux d'hier. Il y a quelques années, des pêcheurs pouvaient prêter ou louer leur embarcation aux migrants qui voulaient rejoindre les côtes européennes à partir de la Libye, la Turquie ou encore la Tunisie.
Aujourd'hui, ce n'est pas du tout la même chose, tout d'abord, ce sont les réseaux internationaux de criminalité organisée qui ont pris le relais de ce business d'êtres humains. Ils organisent les voyages dans des bateaux en faisant payer les migrants une fortune puis, soit ils abandonnent le bateau en pleine mer, soit ils se mêlent aux clandestins lors de l'arrivé et disparaissent dans la nature.
Cependant, il est très difficile d'avoir une action efficace contre les passeurs, qui sont parfois eux-mêmes d'anciens migrants qui ont raté leur passage ou qui financent ainsi leur propre passage vers l'Europe.
Par ailleurs, parvenir à enquêter sur les filières est presque de l'ordre de l'impossible en Libye ou dans les pays riverains de la Méditerranée. Il y a bien quelques enquêtes qui ont été ouvertes, en Italie notamment, mais elles ont des effets très limités.
En France, l'unité de police spécialisée dans la lutte contre les filières d'immigration irrégulière (Ocriest) ne peut enquêter que sur les « filières » présentes sur le territoire national français. Elle n'a donc pas de moyens d'enquêter à l'étranger.

Les passeurs ont en général un compte Facebook afin de communiquer avec les migrants qui veulent traverser la Méditerranée. Un site français s'est créé un
compte fictif, sur Facebook, en se faisant passer pour un migrant (Odilon Tando) et a contacté un passeur pour se renseigner sur une traversée de la Méditerranée en partant de la Lybie. Le passeur a répondu à leur premier message au bout de 13 heures en évoquant simplement le montant en dollars exigé pour le voyage, 3000 dollars. Dans la semaine qui a suivi, ils ont échangé une quinzaine de messages, avec à chaque fois des réponses brèves, factuelles, parfois incompréhensibles et souvent envoyées en pleine nuit. Le passeur a néanmoins insisté sur trois points: l'argent, l'organisation de la traversée une fois à Tripoli. Et l'absence de dangers du périple...
Il s'agit donc ici d'une organisation très discrète et très dure a arrêter. Il faudra donc chercher un autre moyen afin de trouver une solution pour l'afflux de migrants qui ne pourra pas durer éternellement.
Comments